Il est assez courant -pour ce que j'en sais- que des messieurs ayant tendance à la sévérité éducative prennent à coeur de fabriquer eux-mêmes des instruments de châtiment destinés aux demoiselles soumises à leur autorité. Le contraire est moins habituel -toujours pour le peu que j'en sais.
Certes, il est arrivé souvent qu'une charmante me dise avec un petit air détaché: "regardez ce que j'ai trouvé..." Et me mette en main un accessoire plus ou moins usuel ne pouvant naturellement avoir d'intérêt que pour échauffer d'importance le derrière déculotté d'une pécheresse, de la brosse à cheveux à la cuillère à risotto en passant par divers tuteurs pour bégonias.
Mais consacrer du temps, de l'attention et de la dextérité à manufacturer un tel instrument, fournissant au sens littéral de l'expression : "les verges pour se faire battre", ça place la barre un cran plus haut.
De surcroît, l'objet a été élaboré selon mes conseils, et forcément, ça me touche !... Voyez un peu :
Voici donc celle qui s'est prêtée au jeu. Vous la connaissez déjà, même si c'est depuis peu de temps...
Le silence se fait dans l' assistance publique, roulent les tambours, des petits linges s'humidifient, un lorgnon choit sur un gilet distendu, un catarrheux s'étouffe dans son mouchoir, Averell Dalton demande à quelle heure on va manger, l'émotion est à son comble, J'ai nommé... Miss ULA OUPS !...
Je reproduis son commmentaire posté sur: "Bricolons avec Tonton Waldo":
"Do it yourself" : yes I can !
De la cruauté envers les martinets ? Cessez donc de faire votre Brigitte Waldot !
Tout au contraire, c'est un acte charitable inspiré par la pitié que celui d'abréger les souffrances morales de ces instruments inutiles et relégués dans des fonds de placards poussiéreux où ils barbotent misérablement le temps de l'oubli avant d'entrer dans une inéluctable et incurable agonie alopécique.
En prime, je leur offre une deuxième chance. Enfin... L'intention y est, et l'essentiel n'est-il pas de participer, hum ?
Pour l'heur', et après une petite visite-éclair au sous-sol du BHV pour m'y équiper d'un frigidaire, d'une armoire à cuillère, d'un évier en fer, et d'un poêle à mazout... Ah ben non, ben non, c'est pas la bonne liste de courses ! Passons sur les détails d'intendance. Pour l'heur' donc, je suis venue à bout de ma première tentative, non sans mal (une petite vingtaine de planter de clous pour deux réussites... et un panaris !), et sans être pleinement satisfaite du résultat esthétique. Le côté rustique de l'instrument me plaît bien, mais la qualité des finitions laisse à désirer.
Et sur le plan pratique ? Ben... Je suis au regret de ne pouvoir baptiser moi-même le petit, mais il se trouve que - unfortunately- j'aurai piscine à ce moment là. Ou manucure (le vernis bleu de prusse demande beaucoup d'entretien, croyez-moi bien !). Enfin quelque chose d'hyper important et de totalement incompatible quoi. So bad !
En tout cas, merci M'sieur Waldo pour cet atelier bricolage dudit manche, je me suis bien amusée. A quand le prochain ?
Je trouve la pièce très réussie. Le manche est beau, qui gagnerait sans doute à être teinté ou au moins verni pour lui éviter de se salir, surtout s'il est souvent pris en main, ce qui serait souhaitable. Je ne doute pas de l'efficacité de l'instrument qui doit être cinglant à souhait malgré le nombre de lanières d'ailleurs assez fines.
J'apprécie naturellement le texte qui accompagne la photo de votre réalisation chère Ula, toujours brillant et plein d'humour. Un peu moins le "Brigitte Waldot", qui succède au "gros dégueulasse" de votre com' précédent sur le même sujet.
Mais je suis convaincu que tout, un jour, doit se payer. Plus ou moins cher.
Il serait fort navrant, d'autre part, qu'une telle création reste vierge...
Mais pour l'instant, un p'tit bravo pour l'amateuse !...